dimanche 14 septembre 2008

Thimougies ne veut pas voir disparaitre son moulin

THIMOUGIES NE VEUT PAS VOIR DISPARAITRE SON MOULIN

très bel article du courrier de l'escaut du 11 septembre 2008


Malgré les «coups reçus», la détermination des Thimougiens reste intacte. Pour sauver leur moulin, ils compteront sur eux-mêmes... et sur vous!
Symboliquement, le président Thierry Vande Ghinste enlève le crêpe noir qui barre le grand tableau représentant le moulin et libère d'un autre ruban le drapeau des Journées du Patrimoine (qui mirent jadis le monument en valeur).

« Ce n'est pas une soirée de deuil! C'est notre patrimoine vivant, on lui fait la fête...» Applaudissements nourris dans la salle de l'ancienne maison communale, pleine comme un oeuf.Motivés, motivés...

Le moulin s'est effondré le 10 janvier 2008. «Par son centre. C'est la croisure qui a fléchi. Les pieds se sont alors écartés», explique Vincent Demeyer, un gars du coin qui suit la formation de meunier à Gand. Après la théorie, il reste un an de formation pratique à ce passionné - un des deux seuls francophones sur 67élèves! - qui espère bien un jour refaire farine à Thimougies.
La fondation du Moulin, et avec elle bon nombre d'habitants du village, a décidé de prendre à bras-le-corps la reconstruction du moulin, malgré les avis négatifs des différents pouvoirs subsidiants. «Il y a trois jours, on a appris la décision, prise le 31 mai, du ministre Marcourt de déclasser le moulin. Elle ne nous avait même pas été communiquée. C'était un peu le coup de grâce, un nouvel effondrement, moral cette fois!» Des experts auraient jugé qu'il était en sale état et qu'il n'y avait plus rien à sauver...

Le moulinologue français Jean Bruggeman (une référence qui est intervenue dans la restauration de 54 moulins!) estime, lui, que les trois quarts de la charpente sont récupérables, qu'on pourrait à partir d'elle reconstruire un moulin plus authentique encore... Mais il convient d'agir vite, très vite. De démonter la cage avant l'hiver afin de préserver les bonnes poutres des intempéries. «Ca change la donne!», dit-on à Thimougies.

L'argent reste le nerf de la guerre! L'opération est lourde. implique de la manoeuvre, de la technique et coûterait 22000 €. Pour Thierry Vande Ghinste, «On a déjà démonté le toit, le petit rouet, l'arbre moteur. Avec 15000 €, on devrait s'en sortir...»

La Fondation a 600 € en caisse et il y a eu jusqu'à présent 4800 euros «virtuels» de promesses de don, sur le plan local uniquement. Une nouvelle action de recherche de financements est donc lancée dès cette semaine. Avec l'aide des boulangers-pâtissiers de la région qui relaient l'appel dans leurs commerces. Une pétition est également en cours. Ainsi qu'une campagne d'affichage (fenêtres, voiture...) «Oui, pour la restauration du moulin de Thimougies» (sic). Ce premier défi semble réalisable. Mais après?

Il faut espérer pour les Thimougiens que la foi soulève aussi les moulins puisqu'au total, 400000 euros environ devront être déboursés pour une reconstruction complète du moulin.

Pascal LEPOUTTE

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